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A bientôt. Sophie

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4 erreurs qui me gâche la lecture d'un roman policier

L'art de la critique est aisé, j'en conviens.

Loin de moi l'idée de débiner gratuitement des écrivains, je ne connais que trop l'immense travail qui consiste à écrire un roman. Il y a pourtant des moments où je me demande à quoi l'auteur a pensé en déroulant son intrigue.



3 erreurs qui gâchent la lecture d'un polar
4 erreurs qui gâchent la lecture d'un polar

 

#1- Le héros / l'héroïne tellement antipathique que l'on a envie qu'il ou elle se plante


Tout est une question de dosage et c'est parfois mal dosé.

Comment ça commence: En général, mal.

Le héros / héroïne est supérieurement intelligent, le sait et le fait savoir. Malpoli, brusque, sans aucune empathie pour qui que ce soit, il ricane quand un plus bête tente de s'opposer et lève les yeux au ciel quand son chef lui fait la morale. On s'attend bien sûr à ce qu'il s'adoucisse à un moment et qu'il montre une fêlure.


Comment ça évolue : le héros montre une fêlure.

Là où le bât blesse, c'est qu'absorbé par cette blessure, le héros considère que son passé douloureux justifie tout. Son attitude odieuse s'explique parce que bichette a souffert dans son enfance, ou qu'il a perdu un collègue au cours d'une enquête précédente.

Souvent il y a un autre être humain en face (un acolyte, un ami, un nouveau collègue, un sous-fifre) qui en prend plein la figure tout le long du roman sans se plaindre, parce qu'après tout "Martine a une fêlure".


Ce que je pense en lisant ça : "Martine, j'espère que tu vas tomber dans un trou."


% de gâchage de lecture : 50%.

Si l'intrigue est  par ailleurs bien ficelée, je parviens à passer outre, mais si en plus du reste c'est mal ficelé, je souhaite à Martine de prendre un coup de pelle en plus de tomber dans le trou.


 

#2 - Des dialogues qui sonnent faux


Grand classique : le méchant qui, un flingue à la main, explique pendant dix minutes tout son plan au héros le temps que les flics arrivent pour le sauver.

Et aussi : les enfants qui parlent comme des adultes, les protagonistes qui semblent tous avoir le même niveau d'information quel que soit le moment de l'intrigue, le méchant suprêmement intelligent qui a tout compris de sa psyché et nous gratifie de deux pages d'auto-analyse dès qu'il ouvre la bouche etc.


Ce que je pense en lisant ça : Pas grand chose, je soupire, je lève les yeux au ciel, je passe à la page suivante.


% de gâchage de lecture : 30%.



 

#3 - Un ami geek capable de pénétrer le réseau informatique ultra sécurisé du FBI, un bienfaiteur richissime qui subventionne tout le monde, etc.


Bref, un Deus-ex-machina.

Et aussi : un boss bien placé dans la hiérarchie qui couvre le héros quoi qu'il arrive, alors qu'il lui avait bien dit 40 pages avant "Si tu fais ça Martine, saches que je ne pourrais pas te couvrir".

Plus vicieux et moralement ambigu : un copain malfrat qui se charge du sale boulot, genre torturer le méchant pendant que le héros gardera les mains bien propres.


Ce que je pense en lisant ça : "Bon, à force de mettre des bâtons dans les roues de son héros, il fallait bien que ça arrive, l'auteur s'est retrouve bloqué dans son intrigue."


C'est d'ailleurs le principe du Deus-ex-Machina.

Quand les tragédies grecques devenaient un peu trop bordéliques, tout un coup, au milieu du bazar, un dieu descendait des nuages sur une petite balançoire (Deus-ex-machina = le dieu de la machine). Puis il relançait l'intrigue en tuant un ou deux protagonistes de manière arbitraire, ou en donnant au héros une arme magique qui le rendait imbattable.

Problème réglé.


% de gâchage de lecture : 20%.

Si ça ne biaise pas trop la logique de l'intrigue, que ça reste à peu près crédible et que le dieu de la machine est intéressant, pourquoi pas.


 


#4 - Une accumulation invraisemblable d'obstacles


Ou comment perdre aussi sec son lecteur.

Comment ça commence : l'intrigue se déroule sur une ile ou un endroit isolé.

Et puis tout d'un coup survient une tempête imprévue (nous on l'avait vu venir, mais pourquoi pas). Le héros est maintenant coincé sans possibilité de renfort et va devoir se débrouiller seul face au méchant (généralement un local de l'étape qui lui a pensé à prendre son poncho de pluie et une lampe torche).


Comment ça évolue : la tempête se lève et coupe l'électricité dans toute la ville, y compris dans l'asile de fous du coin dont les pensionnaires s'échappent (oui parce qu'en plus il y a un asile de fous).

Pas de bol, le chef de la police est de mèche avec le méchant qui dirige une secte, secte qui comprend la moitié des habitants de l'ile et qui glorifie un monstre vivant dans les profondeurs sous la ville.

Oui ca fait beaucoup. Si vous trouvez ça complètement con, dites-vous que c'est bel et bien l'intrigue d'un roman (qui a cartonné!) que je viens de terminer et dont par charité, je tairais le nom.


Ce que je pense en lisant ça : "Ne manque plus que l'arrivée Cyril Hanouna pour parfaire ce tableau de l'enfer."


% de gâchage de lecture : 100%.

Plus c'est gros moins ça passe, et mon intérêt pour l'intrigue tombe aussitôt aux oubliettes.

A ce stade, la seule vraie surprise serait que cela soit trop difficile pour que le héros s'en sorte et qu'il claque, mais je n'ai encore jamais vu ça.

Au cas où vous vous poseriez la question, dans le cas du roman susmentionné le héros s'en sort (et la fin laisse malheureusement présager d'autres aventures à venir).



-> Et vous quels sont les ressorts ou clichés éculés qui vous font sortir de l'intrigue quand vous lisez un roman policier ?




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